J’en veux encore.
J’ai tourné ces plus de mille pages si fines et si fragiles avec douceur et impatience, avec cette soif de savoir et cette faim insatiable que procure un tel roman.
Je voyais l’épaisseur des pages inconnues se réduire comme peau de chagrin et j’essayais de faire durer ce plaisir autant que possible.
Il y a si peu de romans qui m’ont procuré un tel plaisir… Celui-ci concentre tout et bien plus encore. Il est de ceux qui me semble écrit pour moi, l’auteur étant l’être me connaissant le plus parfaitement. Fantasme égoïste, orgueil mégalo. Tant et si bien que l’intimité ressentie avec les personnages de ce roman m’a semblé presque tangible.
« Les somnambules » ne se contente pas d’être un roman apocalyptique. Ho bien sûr, il vibre dans l’air du temps et nous rapproche de nos propres angoisses et craintes, il est de ceux qui donnent quelques cauchemars et qui font se réveiller avec le cœur qui s’affole et des pensées noires plein la tête.
Mais le formidable est ailleurs : dans l’épaisseur des personnages que l’auteur a dû créer avec passion, dans les émotions et la violence, dans l’amour et la haine. Dans tout ce qui fait l’Homme enfin. Et par-delà toute cette intensité humaine, l’auteur a su tricoter son récit en faisant s’entrecroiser des sujets qui ont toute leur place dans un tel roman.
Dieu, racisme, médias…Des fils de couleurs différentes créant un jacquard provocateur et dangereux. Des fils explosifs lorsqu’ils s’enlacent car ces trois mots conjugués ensemble ne peuvent enfanter que haine et stupidité s’ils sont mal utilisés et mal compris.
Chuck Wendig a tout compris de cette menace. La boîte de Pandore Internet est ouverte depuis quelques décennies et ne fait qu’attiser les quelques foyers dont les flammes avaient du mal à grandir. Le monde brûle et nous ajoutons chaque jour un peu de bois sec pour qu’il brûle encore mieux.
J’en veux encore.
J’aimerais pouvoir encore tourner ces pages. J’aimerais m’endormir encore avec ce plaisir de lire un roman formidable et cette hâte d’être au lendemain pour pouvoir poursuivre. Me restera toutes ces réflexions et toutes ces pensées dont il m’a nourrie. Me resteront ces sensations savoureuses qu’il m’a offertes.
4ème de couv’
Dans un petit village de Pennsylvanie, Shana surprend sa sœur, Nessie, quittant d’un pas résolu leur maison. Lorsqu’elle tente de l’intercepter, la petite fille ne réagit pas à sa présence. Mutique, absente, le regard vide, elle avance… Croyant à une crise de somnambulisme, Shana commence à la suivre. Rapidement, elles sont rejointes par un deuxième errant, frappé des mêmes symptômes que Nessie. Puis un autre. Bientôt, ils sont des centaines à converger vers la même destination inconnue, tandis que leurs proches, impuissants, leur emboîtent le pas. Mais leur traversée du pays réveille la violence qui sommeillait au cœur de la société américaine. Et si certains sont terrorisés par la menace d’une épidémie mystérieuse, d’autres y voient l’opportunité d’imposer leur vision du monde, à n’importe quel prix.
Catégories :Coups de coeur, Wendig Chuck
Tu te souviens ? Il y a quelques années quand on disait qu’on était deux clones littéraires ? Il y en a encore de beaux restes 😉.
Tes magnifiques mots pourraient être les miens, ton ressenti aussi. C’est bien davantage qu’un roman, on en parlera encore ensemble dans 10 ans, tu verras
Haha ! Ho que oui je me rappelle 😄
Dans 10 ans nous serons à la retraite et nous aurons plein de temps pour en discuter 😉😉
10 ans ça ne suffira pas pour la retraite, ma pauv dame.
Mais on en discutera de ce livre 😉
Pour moi si. L’avantage d’avoir commencé à 16 ans 😉
Oui, c’est une brique qui se lit trop vite, on a envie de connaître la fin, la destinée de chacun, mais on a envie de freiner des quatre fers pour faire durer le plaisir encore plus longtemps.
Ce livre, ce n’est pas que du post apo, oh que non, c’est bien plus que ça ❤
Tu as tout résumé parfaitement !
J’ai déjà envie de le relire 😊
Ça, c’est l’amour ! 😉